mardi 15 décembre 2015

POINT SITUATION AU NÉPAL - DÉCEMBRE 2015

LE NÉPAL
Il y a 8 mois, en avril 2015, le pays a été touché par de terribles séismes qui avaient fait plus de 9 000 morts et détruits bon nombre de villages, maisons et immeubles sans oublier quelques monuments du patrimoine historique.
Suite au tremblement de terre, la saison touristique a été très mauvaise, le nombre de touristes serait apparemment divisé par 10, ce qui est peu encourageant pour la reprise de l’économie…
 
LE BLOCUS DE L'INDE
Comme si cela ne suffisait pas, il se trouve que le pays est depuis plusieurs semaines fortement touché par un blocus de l’essence acheminée d’Inde via le sud du Népal. Il faut regarder les récents évènements politiques pour mieux comprendre. Le Népal a adopté le 20 septembre 2015 sa nouvelle constitution. Le 11 octobre, un premier ministre a accédé au pouvoir : il s’agit de Khadga Prashad Sharma Oli qui appartient à la formation Marxiste-Leniniste du parlement.

Pour les habitants, l’état indien ferait pression sur le gouvernement népalais pour que le Népal retouche cette nouvelle constitution à leur avantage. Et leur moyen de pression, c’est le blocus des camions citernes transportant l’essence, le gasoil et le gaz… Le Népal est enclavé entre l’Inde et le Tibet (la Chine désormais) et n’a donc pas vraiment le choix que d’importer son essence d’Inde. Par ce moyen de pression, l’Inde chercherait à contrôler plus facilement la politique népalaise pour accéder à ses ressources.

Autre chose : le gaz. Lui aussi soumis au blocus, beaucoup de familles et de restaurants ne peuvent plus en trouver une fois leurs réserves épuisées. Ou alors à des prix exorbitants sur le marché noir.
Mais l’origine des troubles viendrait en premier lieu de manifestants népalais.

LES MANIFESTANTS NÉPALAIS
Ce que l’on lit plus souvent est que le blocus des camions serait opéré par l’ethnie des Madhesi. Il s’agit de népalais d’origine indienne vivants au sud du pays, collés à la frontière avec l’Inde. Le Népal est constitué d’une multitude d’ethnies aussi bien dans les plaines au sud que dans ses régions montagneuses. Les Madhesi représentent tout de même environ 25 % de la population népalaise, mais seraient « souvent dénigrés, dans cet Etat dominé par les ethnies des montagnes ».

Pour eux, la nouvelle constitution qui a séparé le pays en états fédéraux aurait divisé leur région dans plusieurs états, réduisant ainsi leur représentativité au Parlement notamment…

Ils aimeraient avoir leur propre état fédéré et des mesures d’accroissement des quotas leur permettant d’accéder aux emplois dans le public.

Pour protester ils organisent manifestations et grèves en plus de ce fameux blocus d’un point de passage des marchandises déterminant (le pont frontalier de Birgunj) puisque c’est par là que transite normalement 60 % des importations népalaises.

LA SITUATION HUMANITAIRE
8 mois après le séisme, des maisons n’ont toujours pas été réparées/reconstuites, des personnes ont encore besoin de l’aide humanitaire aussi bien pour se loger que pour se nourrir, se vêtir ou se faire soigner.

8 millions de personnes auraient encore un besoin urgent d’assistance, notamment les familles vivants isolées dans la montagne. Celles-ci s’inquiètent avec la venue de l’hiver dans quelques mois alors qu’ils continuent de manquer de tout. Les humanitaires craignent que le pays s’enlise à nouveau dans cette nouvelle crise, et l’association internationale des ONG népalaises (AIN) déclare que : « la crise du fuel a déjà un impact néfaste sur la nourriture et les besoins primaires ». Certaines personnes ayant besoin de soins suite au tremblement de terre ne peuvent plus en disposer, les ONG n’ayant plus d’essence pour faire rouler leurs véhicules jusqu’à eux.

Les autorités à Kathmandu seraient en train d’essayer de trouver d’autres voies pour acheminer de l’essence (à savoir la Chine) mais pour cela il faut déblayer d’urgence des routes qui ont été touchées par le tremblement de terre, sans savoir si celles-ci seront praticables pour les camions.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire